Curse Of The Golden Flower (de Zhang Yimou)
LA CITE INTERDITE (2007)
Synopsis (source http://www.commeaucinema.com/)
Chine, Xème siècle, Dynastie Tang. De retour à la cité interdite après une longue absence, l'Empereur découvre qu'un complot se trame au coeur même de son palais. Les dangereuses alliances et les manipulations des conspirateurs n'ont qu'un seul but : prendre le pouvoir du plus grand Empire au monde. La trahison viendra de l'intérieur : une rébellion menée par la reine elle-même.
Le cinema est decidement un genre peuple d'escrocs. Tandis qu'un Michael Bay reussit l'exploit de devoiler le contenu de ses metrages dans une simple bande-annonce, Zhang Yimou est capable de vous refourguer une 205 rouge en vous la vendant comme une Ferrari Testarossa. A y regarder de plus pres, ses deux derniers Wu Xian Pian bien qu'handicapes par un propos douteux ( Hero qui glorifie la tyrannie de l'empereur sur un script grugeant allegrement sur le Rashomon de Akira Kurosawa) ou un scenario anemique ( Le Secret des poignards Volants qui prend souvent la pose), parvenaient tout de meme a emerveiller le spectateur grace aux couleurs et aux costumes flamboyants, un score magnifique et une photo ultra-esthetique capable de rendre la vue a n'importe quel joueur du PSG.
Avec La Cite Interdite, le realisateur Chinois continue sur sa lancee (amorcee par Ang Lee en 1999 avec Tigre et Dragon dont la reussite artistique etait totale sur tous les tableaux), avec cette fois-ci, l'optique de rendre le contenu aussi beau que l'emballage. Les premieres images du film confirment pourtant qu'en matiere d'orfevrerie Zhang Yimou est decidement plus a l'aise avec la confection de l'ecrin qu'avec celle du joyau suppose y etre contenu. Certaines longueurs se font rapidement sentir, le scenario peine a se dessiner malgre une histoire plutot convenue (bien qu'interessante) tandis que les acteurs semblent s'ennuyer autant que le spectateur, a l'exception d'une Gong Li (Memoires d'une Geisha) a nouveau impeccable. L'epoque d'Epouses Et Concubines semble alors bien loin pour son auteur malgre des intentions louables et une volonte de dynamiser son film avec une premiere scene d'action pourtant aussi vaine qu'inapropriee malgre ses qualites choregraphiques indeniables.
Heureusement, apres une premiere partie pluot soporifique le ton du film change radicalement lorsque les sous-intrigues, rapidement previsibles, apparaissent en meme temps qu'une scene d'action tout bonnement ebouriffante. Cette attaque nocturne portee a partir des montagnes est a couper le souffle autant dans sa realisation (hyper-dynamique et, chose peu commune dans le genre, tres originale) que dans sa tension etouffante. Et le film de commencer alors a nous montrer ce que sait faire de mieux Zhang Yimou: soin esthetique exacerbe, personnages maudits tout droit sortis d'une tragedie grecque, le tout aspire par un souffle epique ravageur. Et ce, jusqu'a ce final etourdissant et oppressant qui emprunte autant a ses derniers films qu'a Les Deux Tours du maitre-etalon en la matiere, Peter Jackson (l'ombre du Gouffre de Helm se faisant sans cesse sentir).
On arrive alors a pardonner volontiers au realisateur le demarrage laborieux de son film et ne retenir que la force emotionnelle et incoercible de ces dernieres images renversantes. Car au final, Zhang Yimou apporte enfin ce qui manquait cruellement a Hero et au Secret Des Poignards Volants: une ame et de l'emotion.
8/10
Chine, Xème siècle, Dynastie Tang. De retour à la cité interdite après une longue absence, l'Empereur découvre qu'un complot se trame au coeur même de son palais. Les dangereuses alliances et les manipulations des conspirateurs n'ont qu'un seul but : prendre le pouvoir du plus grand Empire au monde. La trahison viendra de l'intérieur : une rébellion menée par la reine elle-même.
Le cinema est decidement un genre peuple d'escrocs. Tandis qu'un Michael Bay reussit l'exploit de devoiler le contenu de ses metrages dans une simple bande-annonce, Zhang Yimou est capable de vous refourguer une 205 rouge en vous la vendant comme une Ferrari Testarossa. A y regarder de plus pres, ses deux derniers Wu Xian Pian bien qu'handicapes par un propos douteux ( Hero qui glorifie la tyrannie de l'empereur sur un script grugeant allegrement sur le Rashomon de Akira Kurosawa) ou un scenario anemique ( Le Secret des poignards Volants qui prend souvent la pose), parvenaient tout de meme a emerveiller le spectateur grace aux couleurs et aux costumes flamboyants, un score magnifique et une photo ultra-esthetique capable de rendre la vue a n'importe quel joueur du PSG.
Avec La Cite Interdite, le realisateur Chinois continue sur sa lancee (amorcee par Ang Lee en 1999 avec Tigre et Dragon dont la reussite artistique etait totale sur tous les tableaux), avec cette fois-ci, l'optique de rendre le contenu aussi beau que l'emballage. Les premieres images du film confirment pourtant qu'en matiere d'orfevrerie Zhang Yimou est decidement plus a l'aise avec la confection de l'ecrin qu'avec celle du joyau suppose y etre contenu. Certaines longueurs se font rapidement sentir, le scenario peine a se dessiner malgre une histoire plutot convenue (bien qu'interessante) tandis que les acteurs semblent s'ennuyer autant que le spectateur, a l'exception d'une Gong Li (Memoires d'une Geisha) a nouveau impeccable. L'epoque d'Epouses Et Concubines semble alors bien loin pour son auteur malgre des intentions louables et une volonte de dynamiser son film avec une premiere scene d'action pourtant aussi vaine qu'inapropriee malgre ses qualites choregraphiques indeniables.
Heureusement, apres une premiere partie pluot soporifique le ton du film change radicalement lorsque les sous-intrigues, rapidement previsibles, apparaissent en meme temps qu'une scene d'action tout bonnement ebouriffante. Cette attaque nocturne portee a partir des montagnes est a couper le souffle autant dans sa realisation (hyper-dynamique et, chose peu commune dans le genre, tres originale) que dans sa tension etouffante. Et le film de commencer alors a nous montrer ce que sait faire de mieux Zhang Yimou: soin esthetique exacerbe, personnages maudits tout droit sortis d'une tragedie grecque, le tout aspire par un souffle epique ravageur. Et ce, jusqu'a ce final etourdissant et oppressant qui emprunte autant a ses derniers films qu'a Les Deux Tours du maitre-etalon en la matiere, Peter Jackson (l'ombre du Gouffre de Helm se faisant sans cesse sentir).
On arrive alors a pardonner volontiers au realisateur le demarrage laborieux de son film et ne retenir que la force emotionnelle et incoercible de ces dernieres images renversantes. Car au final, Zhang Yimou apporte enfin ce qui manquait cruellement a Hero et au Secret Des Poignards Volants: une ame et de l'emotion.
8/10
1 Comments:
Merci Mickael pour cette critique aboutie.
Je n'ai vu que Le Secret des Poignards Volants de Yimou. J'ai apprécié l'indéniable savoir-faire visuel et technique, mais ça ne me suffit pas pour craquer. Ca reste du divertissement 24 carats, on ne peut pas le nier.
Je ne suis pas fan des très grands spectacles avec décors "énormes" et batailles grandioses. Le film sort dans 2 semaines en France, j'irai peut-être pour Gong Li car je suis fan :)
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