Cinema et Asie
Premiere Partie: Le film de Kung-Fu
Popularise en Europe par sa plus grande icone, Bruce Lee, le film de Kung-Fu est un genre a part entiere en Chine, comme peut l'etre le film de Samurai au Pays du Soleil Levant. Il a souvent ete considere, avec mepris, comme un sous-genre en occident en raison de son exces de combats en tout genre et d'un script qui tient souvent sur un timbre-poste. Pourtant le cinema, dans son ethymologie meme est avant tout un art de mouvement et par consequent, les films chinois, en mettant en scene de veritables artistes martiaux, constituent de veritables oeuvres cinematographiques. Jusqu'au debut des annees 60, les films ne beneficiaient pas, il est vrai, des memes choregraphies et de la pointe technologique actuelle, et ne s'adressaient par consequent qu'au peuple Chinois en mettant pricipalement en scene des figures emblematiques du pays dont Wong-Fei Hung, celebre medecin qui a ete interprete une multitude de fois (dont une cinquantaine par le meme acteur). De nombreuses stars l'ont egalement incarne a l'ecran comme Jackie Chan (Drunken Master), Jet Li (Il Etait Une Fois En Chine), Sammo Hung ou encore Donnie Yen.
Il faut donc attendre la fin des annees 60, pour que le genre s'exporte enfin par l'intermediaire de Bruce Lee, dont le premier film, Big Boss (69) revele les aptitudes physiques phenomenales de l'acteur. Celui-ci, qui vient de la rue, est a l'origine d'un nouvel art martial: le Jet Kune Do, inspire des mouvements souples du Kung-Fu et des gestes rapides et violents de la boxe de rue. Les 2 films qui suivent, pourtant pauvrement mis en scene par Lo Wei, sont des succes phenomenaux: La Fureur de Vaincre (1971), La Fureur du Dragon (1972). Idem pour Operation Dragon (1973) et l'inacheve, pour cause de mort tragique et toujours mysterieuse du "Petit Dragon", Le jeu de la Mort (1978). La Chine pleure son heros, et le cinema ne se remet pas d'une telle perte. La Golden Harvest lui cherche un successeur et pense avoir trouve l'oiseau rare avec un des cascadeurs ayant joue dans les films de Bruce Lee, un certain... Jackie Chan. 5 premiers films sortent rapidement sous la direction du meme tacheron Lo Wei. Ils seront des echecs consequents, le realisateur tentant desperement de faire de Jackie Chan un clone de Bruce Lee. La Golden Harvest, dont le contrat avec Jackie Chan etait de 8 films, met l'acteur de cote. Un certain Yuen-Woo Ping, cherchant a realiser son premier film demande et obtient la participation du Hong-Kongais et realise, en une seule fois, 2 films cultes qui vont defenitivement faire de Jackie Chan une star: Snake In The Eagle's Shadow et Drunken Master (1978) prefigurent un nouveau genre, le Kung-Fu Comedy. La Golden Harvest en profite pour le confier a nouveau a Lo Wei afin d'honorer le contrat d'origine, mais les succes sont moindres. Qu'importe, Yuen-Woo Ping continue son parcours avec bonheur grace a 2 acteurs provenant de l'opera de Pekin, et accessoirement amis de Jackie Chan, Sammo Hung et Yuan Biao. The Magnificent Butcher (1979) ou Le Tigre Blanc (1980) sont de veritables succes commerciaux et artsitiques. De son cote, Jackie Chan continue sa route a Hong-Kong, toujours dans le registre de la comedie, et se fait connaitre dans le monde entier par ses choregraphies hyper-travaillees et ses cascades hors du commun. Dans le meme temps, Gordon Liu reprend plus ou moins l'heritage de Bruce Lee a travers des classiques du genre: la trilogie de la 36eme Chambre de Shaolin (1978), Les 18 Diagrammes du Wu-Tang (1983). Un certain Jet-Li, issu du Wu-Shu (dont il est 7 fois d'affillee champion du monde) suit le mouvement des le debut des annees 80. Le style connait alors un succes international et le cinema d'action Hong-Kongais, de facon general, expose au monde entier une facon de filmer unique (avec en tete de proue John Woo, Johnny To et Tsui Hark). Les femmes ne sont pas en reste, et des actrices comme Michelle Yeoh (Police Story 3) ou Brigitte Lin (New Dragon Gate Inn et The Bride With White Hair) connaissent egalement un certain succes dans les annees 80 et 90. Tsui Hark sort en 1993, la fameuse trilogie Il Etait une Fois en Chine (avec Jet Li, Yuen Biao et Donnie Yen) tandis que Yuen-Woo Ping (encore avec Donnie Yen) nous offre une petite perle avec le genial Iron Monkey (1993).
Mais devant les productions hollywoodiennes aux moyens plus consequents et a cause d'un manque d'originalite flagrant, le cinema d'Hong-Kong s'essoufflle. Il lui faudra attendre une decennie plus tard et le succes international de Tigre et Dragon (hommage a des classiques du genre tels que Come Drink With Me ou Touch Of Zen) pour revoir le film de Kung-Fu, au sens large du terme, au devant de la scene. Zhang Yimou (Epouses et Concubines) reprend les ingredients du film de Ang Lee (choregraphies de toute beaute signees... Yuen-Woo Ping, musique lyrique de Tan Dun, casting 4-Etoiles, images somptueuses et scenario... parfois bancal) pour 2 films au succes important, Hero (2003) et Le Secret des Poignards Volants (2004). Pendant ce temps la, les stars asiatiques ont deja repondu aux sirenes d'Hollywood mais ne servent que de Sidekicks aux stars americaines qu'elles epaulent (Owen Wilson, Chris Tucker...) alors que Yuen-Woo Ping, encore lui, prete ses talents a toutes les grosses productions americaines: Matrix, Kill Bill (rappelons que Quentin Tarantino distribua aux Etats-Unis le chef-d'oeuvre du choregraphe, Iron Monkey, sorti 10 ans plus tot) etc... Le meme Tarantino, veritable fan du genre, en profite avec son film pour mettre en scene les acteurs legendaires qui ont marque son enfance: Gordon Liu, le Japonais Sonny Chiba et meme la figure emblematique de la firme Show Brothers, le cruel moine Pai Mei (les scenes ou il apparait font meme renaitre tous les ingredients de l'epoque: image granuleuse, camera brusqe, zooms sur les visges incessants, sequences d'entrainement...). Un autre Chinois, Stephen Chow, en profite egalement pour ressuciter le Kung-Fu Comedy, avec les jouissifs God Of Cookery, King Of Comedy, Shaolin Soccer et Crazy Kung-Fu. Bref, le film de Kung-Fu retrouve, au debut du troisieme millenaire une seconde jeunesse et voit meme ses stars retourner au bercail: Chow-Yun Fat, Jackie Chan et Jet-Li, dont le dernier film, Le Maitre Chinois (Ronnie Yu) est un des tous meilleurs du genre.
Il faut donc attendre la fin des annees 60, pour que le genre s'exporte enfin par l'intermediaire de Bruce Lee, dont le premier film, Big Boss (69) revele les aptitudes physiques phenomenales de l'acteur. Celui-ci, qui vient de la rue, est a l'origine d'un nouvel art martial: le Jet Kune Do, inspire des mouvements souples du Kung-Fu et des gestes rapides et violents de la boxe de rue. Les 2 films qui suivent, pourtant pauvrement mis en scene par Lo Wei, sont des succes phenomenaux: La Fureur de Vaincre (1971), La Fureur du Dragon (1972). Idem pour Operation Dragon (1973) et l'inacheve, pour cause de mort tragique et toujours mysterieuse du "Petit Dragon", Le jeu de la Mort (1978). La Chine pleure son heros, et le cinema ne se remet pas d'une telle perte. La Golden Harvest lui cherche un successeur et pense avoir trouve l'oiseau rare avec un des cascadeurs ayant joue dans les films de Bruce Lee, un certain... Jackie Chan. 5 premiers films sortent rapidement sous la direction du meme tacheron Lo Wei. Ils seront des echecs consequents, le realisateur tentant desperement de faire de Jackie Chan un clone de Bruce Lee. La Golden Harvest, dont le contrat avec Jackie Chan etait de 8 films, met l'acteur de cote. Un certain Yuen-Woo Ping, cherchant a realiser son premier film demande et obtient la participation du Hong-Kongais et realise, en une seule fois, 2 films cultes qui vont defenitivement faire de Jackie Chan une star: Snake In The Eagle's Shadow et Drunken Master (1978) prefigurent un nouveau genre, le Kung-Fu Comedy. La Golden Harvest en profite pour le confier a nouveau a Lo Wei afin d'honorer le contrat d'origine, mais les succes sont moindres. Qu'importe, Yuen-Woo Ping continue son parcours avec bonheur grace a 2 acteurs provenant de l'opera de Pekin, et accessoirement amis de Jackie Chan, Sammo Hung et Yuan Biao. The Magnificent Butcher (1979) ou Le Tigre Blanc (1980) sont de veritables succes commerciaux et artsitiques. De son cote, Jackie Chan continue sa route a Hong-Kong, toujours dans le registre de la comedie, et se fait connaitre dans le monde entier par ses choregraphies hyper-travaillees et ses cascades hors du commun. Dans le meme temps, Gordon Liu reprend plus ou moins l'heritage de Bruce Lee a travers des classiques du genre: la trilogie de la 36eme Chambre de Shaolin (1978), Les 18 Diagrammes du Wu-Tang (1983). Un certain Jet-Li, issu du Wu-Shu (dont il est 7 fois d'affillee champion du monde) suit le mouvement des le debut des annees 80. Le style connait alors un succes international et le cinema d'action Hong-Kongais, de facon general, expose au monde entier une facon de filmer unique (avec en tete de proue John Woo, Johnny To et Tsui Hark). Les femmes ne sont pas en reste, et des actrices comme Michelle Yeoh (Police Story 3) ou Brigitte Lin (New Dragon Gate Inn et The Bride With White Hair) connaissent egalement un certain succes dans les annees 80 et 90. Tsui Hark sort en 1993, la fameuse trilogie Il Etait une Fois en Chine (avec Jet Li, Yuen Biao et Donnie Yen) tandis que Yuen-Woo Ping (encore avec Donnie Yen) nous offre une petite perle avec le genial Iron Monkey (1993).
Mais devant les productions hollywoodiennes aux moyens plus consequents et a cause d'un manque d'originalite flagrant, le cinema d'Hong-Kong s'essoufflle. Il lui faudra attendre une decennie plus tard et le succes international de Tigre et Dragon (hommage a des classiques du genre tels que Come Drink With Me ou Touch Of Zen) pour revoir le film de Kung-Fu, au sens large du terme, au devant de la scene. Zhang Yimou (Epouses et Concubines) reprend les ingredients du film de Ang Lee (choregraphies de toute beaute signees... Yuen-Woo Ping, musique lyrique de Tan Dun, casting 4-Etoiles, images somptueuses et scenario... parfois bancal) pour 2 films au succes important, Hero (2003) et Le Secret des Poignards Volants (2004). Pendant ce temps la, les stars asiatiques ont deja repondu aux sirenes d'Hollywood mais ne servent que de Sidekicks aux stars americaines qu'elles epaulent (Owen Wilson, Chris Tucker...) alors que Yuen-Woo Ping, encore lui, prete ses talents a toutes les grosses productions americaines: Matrix, Kill Bill (rappelons que Quentin Tarantino distribua aux Etats-Unis le chef-d'oeuvre du choregraphe, Iron Monkey, sorti 10 ans plus tot) etc... Le meme Tarantino, veritable fan du genre, en profite avec son film pour mettre en scene les acteurs legendaires qui ont marque son enfance: Gordon Liu, le Japonais Sonny Chiba et meme la figure emblematique de la firme Show Brothers, le cruel moine Pai Mei (les scenes ou il apparait font meme renaitre tous les ingredients de l'epoque: image granuleuse, camera brusqe, zooms sur les visges incessants, sequences d'entrainement...). Un autre Chinois, Stephen Chow, en profite egalement pour ressuciter le Kung-Fu Comedy, avec les jouissifs God Of Cookery, King Of Comedy, Shaolin Soccer et Crazy Kung-Fu. Bref, le film de Kung-Fu retrouve, au debut du troisieme millenaire une seconde jeunesse et voit meme ses stars retourner au bercail: Chow-Yun Fat, Jackie Chan et Jet-Li, dont le dernier film, Le Maitre Chinois (Ronnie Yu) est un des tous meilleurs du genre.
4 Comments:
Fan des petits asiatiques imberbes et musclés qui s'agitent dans tous les sens (et qui généralement se balladent avec un seul bas de jogging adadas) et qui poussent des petits cri d'oiseaux ?
Naaaaaannnn pas toi Mick !
;-)
Ceci étant, chronique très interessante ....
Coucou,
Je pense très fort à vous. D'ailleurs, je suis jalouse. Votre séjour à l'air très sympa. C'est coll d'avoir les photos cela nous permet de voyager avec vous.
Pour info Mickaël, tulipe a mis bas d'une seule petite labrador noire. Bizzzzz à tous les 2.
zzzzzzzzz
Ma bible cinématographique a encore frappé et fort...
Je recommande tout particulièrement l'excellent film "the 36th chambers" qui est fanstastique et sans artifice pour l'époque.
Amusez vous bien les gars!!!
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