Citizen Dog (2004) de Wisit Sasanatieng

L'occasion de reparler d'un film qui a fait une apparition furtive sur nos ecrans cette annee en raison d'une couverture mediatique quasi-inexistante, ce qui est rageant au vu des qualites de ce petit bijou esthetique. Si le filtre de couleur employe rappelle furieusement Le Fabuleux Destin d'Amelie Poulain sur la forme (et un peu egalement sur le fond avec cette voix-off qui narre les peripeties d'un jeune homme naif au coeur pur), Wisit Sasanatieng (Les Larmes Du Tigre Noir) delaisse Montmartre pour nous entrainer dans les rues de Bangkok. Le film raconte l'histoire de Pod, un garcon d'une vingtaine d'annees qui quitte son milieu rural et sa famille afin de travailler dans la capitale Thailandaise. On suit son parcours (traite en majorite de facon onirique et surrealiste) au fil de ses rencontres, plus loufoques et surprenantes les unes que les autres (un ours en peluche qui parle, des doigts qui s'evadent, un motard fantome etc...). Le rythme peut parfois paraitre defaillant (du moins pour le spectateur occidental lambda) et certains personnages inconsistants, mais on se laisse volontiers emporter par la poesie du film et la beaute des images qui eclatent comme des guimauves et des sucettes dans une vitrine de confiserie. A defaut d'etre un chef-d'oeuvre absolu, Citizen Dog fait partie de ses excellents films qui vous font voyager pendant 2 heures et qui vous donne un sentiment de bien-etre ravivant. Ce qui est assez rare pour etre souligne!